La légende nous dit que la Vierge elle-même aurait choisi son emplacement en y faisant tomber de la neige en plein mois d’août, comme elle l’aurait fait pour la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.

En fait, c’est en 1684 que les frères Jean, André-Joseph et Jacques Castella décident de fonder une chapelle près de leur maison natale, la ferme de Grange Neuve.

Deux frères curés : Jean était alors curé de Broc et il mourut en 1691 étant curé de Lessoc ; André-Joseph était lui curé de Neirivue depuis 1680 et le resta jusqu’en 1712. Jacques quant à lui était lieutenant à l’armée et il mourut sans enfant en 1727.

Le permis nécessaire à cette construction fut délivré le 11 avril 1684 et les travaux commencèrent aussitôt. La première pierre fut posée le 8 juin et le 15 septembre la première messe a été célébrée dans la chapelle. Sa consécration a été faite par le Vicaire général Jost Reynold. De nombreux habitants de Lessoc et du hameau environnant ont participé à la construction et au financement.

Juste avant d’entrer dans la chapelle, dont la particularité est d’être un bâtiment octogonal, on découvre sa très belle porte, sculptée avec les armoiries des Fracheboud et Maradan, propriétaires de la ferme de Grange-Neuve. A l’intérieur on retrouve ces armoiries sur deux petits vitraux accrochés respectivement à chacune des fenêtres.

C’est le retable baroque, daté de 1685 et signé au dos par un artisan de Neirivue Jean Verdan, qui retient toute notre attention. La Vierge Marie se tient au centre, entourée des saints Jean-Baptiste et André. A l’étage supérieur on reconnait saint Joseph et saint Jacques, les deux autres patrons des frères Castella. A l’attique on voit une représentation de l’adoration des mages. Des angelots portent des inscriptions, sur l’une on peut lire « vovete » (faites un vœu).

Notre regard est aussi attiré par un petit tableau suspendu à droite près de la fenêtre. Il s’agit d’un ex-voto à Notre-Dame des Neiges qui représente la famille propriétaire de Grange-Neuve ; les hommes sont placés à gauche, les femmes à droite, une croix rappelle la mémoire des enfants décédés avant 1773, date d’exécution de ce tableau.

Les murs peints à mi-hauteur en trompe l’œil donnent l’impression de tentures tirées tout autour ; 12 croix de consécration et deux chérubins joufflus pouvant porter chacun sa bougie complètent la description de l’intérieur de cette magnifique chapelle.

L’édifice a été restauré en 1962 et mis sous la protection de la Confédération